Des "choses" que certaines personnes sont capables de voir, de ressentir, mais qui ne sont pas du domaine du matériel... Bienvenue dans un monde encore inexplicable scientifiquement.
En août 1964, mon amie V. Stephens et moi passions nos vacances à Bruges, en Belgique. Un jour où nous faisions le tour de la ville en calèche, nous décidâmes de nous arrêter pour visiter, entre autres, l'Hospice pour les personnes âgées.
Nous nous retrouvâmes dans un square entouré de cottages sur trois côtés avec un carré de terre non cultivée au centre. Des dames âgées étaient assises tout près à de petites tables et faisaient de la dentelle. Une dame m'invita dans son cottage et m'offrit de l'orange pressée. Mon amie acheta un mouchoir bordé de dentelle. Nous visitâmes la chapelle qui était située du côté gauche, quelques mètres plus loin, puis nous fîmes nos adieux et partîmes.
Nous restâmes une semaine à Bruges, et avant de partir, nous décidâmes de faire un deuxième tour en calèche. Nous demandâmes au chauffeur de s'arrêter devant le même hospice. Il nous conduisit à l'allée qui y menait et nous nous retrouvâmes de nouveau dans le square.
Mais le décor était différent cette fois. Il n'y avait personne. Il faisait chaud; néanmoins nous ne vîmes pas les dentelières. L'étendue de terrain non cultivé était couverte d'un tapis de fleurs et de légumes arrivés à maturité. Nous regardions partout sans voir la chapelle. Nous finîmes par l'apercevoir au bout de l'immeuble.
Nous étions pourtant sûres qu'il y avait une chapelle sur la gauche, au milieu de la rangée de cottages. Mais le gardien nous répondit : "Oui, c'est vrai qu'il y en avait une. Elle a été déplacée."
Nous retournâmes sur nos pas, abasourdies. Qu'étaient devenues ces personnes ? Et les dentelières ? Pourquoi est-ce que toutes les portes étaient fermées alors que, la première fois, chaque porte était si chaleureusement ouverte ? Par quel miracle le terrain dégagé, au centre, avait-il été cultivé alors qu'une semaine avant, rien n'y poussait ? De quelle façon s'y était-on pris pour raser la chapelle, et la rebâtir en l'espace de quelques jours ? Nous croyions au début qu'il devait y avoir deux maisons de retraite, bien distinctes. Mais il était peu probable que deux hospices aient été construits à peu de choses près sur le même modèle le long de la même route, et c'était justement pour visiter le même hospice que nous avions demandé au cocher de s'arrêter.
La seule autre explication possible, aussi incroyable soit-elle, était que d'une certaine façon, nous avions fait un bond dans le temps au cours de la première visite et avions vu les dentellières qui avaient vécu là autrefois. Nous étions revenues à une époque où la chapelle y était encore et la portion de terrain pas encore cultivée.
Les sceptiques diront que nous avons rêvé, sauf que mon amie a toujours le mouchoir qu'elle a acheté ce jour-là, et c'est une preuve suffisante.
Traduit par Passiflore
Elsie Hill, Eastbourne , Sussex, England, janvier 1978
From the Files of Fate Magazine