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Des "choses" que certaines personnes sont capables de voir, de ressentir, mais qui ne sont pas du domaine du matériel... Bienvenue dans un monde encore inexplicable scientifiquement.

Duel entre un calmar et un cachalot

Calmars et cachalots se livrent, dans les profondeurs, des combats homériques. Les restes abondants d'encornets trouvés dans le tube digestif des cachalots harponnés et les innombrables rangées de cicatrices rondes laissées sur la peau des cétacés par les suçoirs dentelés de leurs adversaires en témoignent à suffisance. Quelques hommes ont même eu le rare privilège d'assister à certaines phases de ces duels meurtriers. 

Parmi eux il faut citer l'écrivain britannique Frank Bullen, qui, en 1875, à l'âge de 18 ans, se trouva embarqué sur un baleinier. Dans sa fameuse Croisière du Cachalot (The Cruise of the "Cachalot"), il nous a laissé une description saisissante de ce qu'il nomme "la scène la plus étrange à laquelle j'aie jamais assisté". Elle se situe à 11 heures du soir, à la sortie du détroit de Malacca : 

La mer était si violemment agitée à l'endroit éclairé par la lune que je faillis donner l'alarme. J'avais souvent entendu parler de ces îles volcaniques qui émergent subitement des profondeurs de l'océan ou disparaissent en un clin d'œil, et étant donné la proximité de Sumatra et de sa chaîne de volcans en activité, je me demandais ce qui pouvait bien arriver. Je pris les lorgnettes, toujours à portée de la main dans la descente de la cabine, et fouillai du regard l'endroit où l'eau était si bouleversée. Je vis tout de suite que ma crainte d'un volcan ou d'un tremblement de terre sous-marin n'était pas justifiée, mais les forces en présence étaient telles que mon erreur était excusable.

Un énorme cachalot livrait une lutte à mort à un gigantesque calmar, presque aussi gros que lui, et dont les interminables tentacules semblaient l'enlacer tout entier. La tête du cétacé ressemblait à un véritable filet de bras contorsionnés; c'était, je pense, assez naturel, car il avait saisi entre ses mâchoires le tronc du mollusque et s'employait avec méthode à le scier en deux.

Sur le côté de la tête cylindrique du cachalot, je voyais celle du calmar géant, hideux, vraie vision de cauchemar. Autant que je pouvais en juger, elle devait avoir les dimensions de nos grandes barriques de 350 gallons (1590 litres), et sans doute davantage. L'énormité des yeux était remarquable, et leur noirceur, par contraste avec la blancheur livide de la tête, rendait leur aspect d'autant plus frappant. Ils mesuraient au moins un pied (30 cm) de diamètre et, dans les circonstances présentes, avaient un air spectral, qui vous donnait la chair de poule.

Tout l'entourage grouillait de requins qui, comme des chacals autour d'un lion, s'apprêtaient à prendre part au festin, et semblaient attendre la mort du grand céphalopode.

Dans le numéro de novembre 1952 du Chasseur français, le capitaine au long cours Max P. Robin, raconte comment il a été témoin il n'y a pas bien longtemps, d'un combat semblable entre un cachalot et "une énorme pieuvre, de 8 à 10 m d'envergure".

Bernard Heuvelmans, dans le sillage des monstres marins

Comme souvent, la réalité dépasse la fiction...

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